L'après-midi du 25 septembre 2011 allait être le point d'orgue de ce pélérinage au cours duquel prit place un foisonement d'évènements et de situations individuelles vêcues de manière intense. CHICHEPORTICHE et SELLEM s'éclipsèrent pour aller à DJELFA rendre visite aux endroits qui leur sont chers. Eva et les santoni firent de même. Je n'ai pas osé accompagner ces dernières pour ne pas interférer avec eurs souvenirs intimes et pour ne pas les voir souffrir à l'évocation des moments heureux ou malheureux qu'ils ont vêcus dans ces lieux.
De ces lieux, devenus méconnaissables, continue de sortir la douce, presque inaudible voix du passé, comme un écho lointain de ce qui a été , mais n'est plus.
pour nous aussi, les natifs de Bou-Saâda, ces lieux nous sont restés chers car ils nous rappelaient, à chaque visite que nous faisions à notre ville natale, nos camrades qui y vivaient et qui nous avaient quittés pour d'autres cieux."içi vivait Un Tel, tu te souviens !" était la phrase la plus prononcée quand nous nous promenions avec des compatriotes .
Mais, en définitif et pour vous consoler un peu de votre chagrin de trouver vos maisons transformées, je vous dirais que vous avez quand même de la chance car ces endroits qui vous sont chers existent toujours. Ce n'est pas le cas de ma maison natale car je n'avais pas la chance d'habiter le Plateau! J'habitais la médina! et on n'a pas trouvé mieux, à l'indépéndance, que de raser une partie de cette médina pour soi-disant la rénover. A l'heure oû dans d'autres pays on créait des éco-musées, l'incompétence chez nous tenait lieu de maître-d'oeuvre! Que de trésors architecteraux furent détruits! et les logements qui remplacèrent les nôtres ne répondaient pas aux normes de vie des habitants. Le seul témoin qui me reste des lieux de ma tendre enfance est un tableau d'Etienne Dinet qui avait trouvé, avec son regard d'artiste, ma rue digne d'être peinte! sans commentaire. Que Dieu te bénisse Nasr-Eddine!
C'est cette incompétence adossée à un nationalisme, au mieux, étroit, au pire, de mauvais aloi, qui a conduit à la destruction de la jolie fontaine qui trônait au milieu de l'ex-place Colonel Pein, devant l'école Challon et qui aurait été bien exploitée pour les cours d'histoire, de géographie et d'architecture! C'est cette incompétence et, disons le mot, cette ignorance qui avait failli voir la destruction de l'état civil de Bou-Saâda!
Même le nom de ma ville fut changé, par un obscur fonctionnaire, en" Boussaada" dont je serais curieux de connaître l 'étymologie.