Je constate que les discussions se focalisent sur une période trop courte de l'histoire du cours complémentaire "Lucien CHALLON" aujourdhui rebaptisé "SIDI THAMEUR" du nom d'un des deux fondateurs de la ville de BOU-SAÄDA, l'autre étant "SIDI SLIMANE BEN RABEA".
Alors pour élargir un tant soit peu le débat, je voudrais rendre hommage -bien que posthume- à M. YVES CHRISTEN, le directeur du collège et de l'école primaire qui lui était rattachée. Prof de maths/science attitré de la classe de troisème, il nous a inculqué la valeur de l'effort personnel, la rigueur dans le travail et, par dessus tout, le sens de la tolérance. Jamais je n'ai senti chez lui une différence de traitement à l'égard de ses élèves, qu'ils soient des quartiers les plus modestes de la ville (mouamines, bab lebouib...) ou des plus aisés comme "le plateau". Il serait d'ailleurs intéressant de faire une étude sociologique de la répartition de la population par rapport à la géographie de la ville et mesurer l'impact qu'elle a eu sur nos souvenirs, forcément séléctifs. Je reviendrai sur ce point une autre fois.
M. CHRISTEN -"bou alla"- comme le surnommaient gentiment certains de mes camarades de classe qui se reconnaîtront j'en suis convaincu, nous maitrisait si bien que nous nous mettions en rang devant les classes du bas bien avant qu'il n'apparaisse au dessus des escaliers qui descendaient vers le jardin et, dès ce moment, c'était silence radio. Nous le craignons au point d'éviter par tous les moyens de le rencontrer dans la rue Je me souviens qu'un jour nous chantions à tue-tête, "auprès de ma blonde", dans les jardins de mairie quand il apparut au coin de la rue et ce fut le sauve qui peut.
Sa "panhardt" était la seule voiture de la ville qui nous renseignait, par son vombrissement caractéristique, sur ses déplacements à Alger.