Journée mondiale de l'enfance fêtée par le centre cuturel de l'association Aïssa BiskerPour la troisième année consécutive, le centre culturel de l’association Aïssa Bisker, fidèle à sa promesse organisa le jeudi 04 juin 09 à l’occasion de la journée mondiale de l’enfance, une fête de fin d’année remarquablement réussie. Une tache ardue et menée avec beaucoup de volonté et de motivation par la direction et le personnel enseignant qui accompagnèrent durant tous les préparatifs de jeunes acteurs en herbe décidés à se surpasser pour honorer leur établissement.
Cette année, la fête eu lieu à l’institut national de la formation professionnelle, un joyau du savoir et des métiers situé sur la route de Sidi Ameur, donc hors du centre ville, alors que les précédentes éditions eurent lieu dans les mythiques établissements que sont l’école Sidi Thameur, ex Lucien Chalon, et le lycée Abi Mizrag. Ce jeudi après-midi et bien avant le rendez-vous de 16 heures 30 l’affluence commençait à grandir et au fur et à mesure la foule rejoignait l’amphi où exactement fut donné le grand spectacle. Un bâtiment d’une architecture moderne et doté d’un équipement conçu pour les besoins comme les conférences ou les activités culturelles et surtout en bon état. A un certain moment le lieu s’est avéré très exigu pour accueillir une foule nombreuse. L’engouement pour de telles manifestations et le succès des précédentes éditions ont certainement été pour quelque chose. Les retardataires furent contraints de suivre debout le spectacle sauf quelques chanceux purent bénéficier de chaises ramenées pour palier au manque de places. L’assistance était majoritairement composée de femmes et d’enfants superbement habillés pour la circonstance ce qui donnait vraiment une ambiance de fête et la malhfa que certaines dames portaient ne déroger pas aux coutumes des bou saadiates qui arboraient fièrement cet habit.
L’ouverture comme à l’accoutumé débuta par quelques versets du saint Coran psalmodié par un tout jeune enfant suivi de l’hymne national écouté dans un silence solennel. Le premier intervenant n’étant autre que le président de l’association Aïssa Bisker, monsieur Djamel Bisker qui nous rappela les précédentes éditions et leurs contexte du moment. Celle de 2007 qui commémora le 150eme anniversaire de l’école Sidi Thameur, ex Lucien Chalon, et celle de 2008 qui renda un vibrant hommage à feu Aïssa Bisker coïncidant avec son centenaire. Monsieur Djamel nous informa aussi qu’à partir de cette année un hommage sera rendu aux enseignants ayant collaboré avec son illustre père dans sa lutte contre l’ignorance et l’exclusion de ses compatriotes des bienfaits des sciences de l’éducation. A coté de lui sur la tribune, Monsieur Chérif Kheireddine enchaîna sur le sujet et rappela à propos de ces pionniers de l’éducation qu’ils seront honorés mais après avoir rassemblé tous les documents nécessaires pour être fidèle à leur mémoire sans toute fois omettre de nous faire une brève biographie sur l’instituteur Benaziez Mohamed communément appelé « Mohamed Ben el mahdi » et Madi pour les français. Issu d’une famille respectable et bien connue à Bou-Saâda. Il est né en 1898 et à fait le cours normal de Bouzaréah de 1914/1917. Sa première nomination fut en 1917 à ghardaïa jusqu’en 1921 ; Dréate de 1922 à 1925 ; Eddis de 1925 à 1931, enfin Bou-Saâda de 1931 à son admission à la retraite.
On le connaît surtout pour sa pédagogie et ses anecdotes pour agrémenter parfois ses leçons ainsi que sa façon de s’habiller. Il portait toujours le costume traditionnel, veste et jaquette avec le pantalon arabe au multiple plis ainsi que les deux burnous et le turban. Educateur mais excellait aussi dans l’art du tarz et du majboud le metier de son père. A un moment de sa vie et par amour pour cet art il créa une classe pour transmettre ce savoir à quelques jeunes. On lui reconnaît aussi le talent de poète Il portait des lunettes de myopie, un gène héréditaire chez toute la famille. Il décéda en 1970.
Madame Bensiradj Ahlam directrice du centre culturel a été la dernière intervenante sur la tribune et se limita à présenter les points techniques du programme proposé cet après midi et en dédiant cette fête de fin d’année au défunt Abdelhamid Bisker un autre fils de Aïssa qui nous quitta au mois de novembre 2008 . Il était membre fondateur de l’association et trésorier en son sein.Elle annonça aussi officiellement le lancement du site web de l’association qui est :
www.biskercentre.org Le spectacle a été divisé en deux parties. Les sujets de la première représentation couvraient la période d’avant l’indépendance. Sur la scène en arrière plan un panneau de grande taille où figurait une fresque très symbolique convenait parfaitement aux sujets de cette première partie. Une peinture expressionniste réalisée par l’atelier de dessin et leur prof.
Bintou el djazeir une chanson patriotique ouvre le bal. Elle fut interprétée pour la première fois en 1973 à l’institut islamique du temps où feu Aïssa Bisker était directeur de cet établissement. Elle est écrite par l’enseignant égyptien Errifai et composée par monsieur Benaziez Mohamed inspecteur de l’éducation à la retraite actuellement. Le premier texte à être présenté est une autre facette de l’abeille butineuse ou travailleuse lu par trois petites filles dans un jeu théâtral pour rendre hommage à la femme combattante dans la vie de tous ses jours. On passe ensuite à la chanson. Bien nouveau cette fois-ci et pour encourager la création artistique, l’agence Amar communication (Ittissal) participa à cette fête par la production d’un clip vidéo projeté devant nous. Le jeune chanteur qui interpréta « binti » ma fille, n’est autre que le fils de notre grand chanteur Mustafa Zemmiri (Zmirli). Toujours dans le contexte de l’Algérie combattante c’est Kateb Yacine qui est à l’honneur par son fameux appel aux français, lui demandant de prendre conscience pour ce qui se trame en son nom. Texte lu dans les deux langues, le français et la traduction arabe. L’opérette qui suivra aura pour thème l’Algérie et ses enfants. Les jeunes enfants portant le drapeau et tous en chœur prêchaient l’amour pour cette Algérie tout en tournoyant sur la scène en même temps que l’arrière plan change de décor par le truchement de planches pivotantes, une autre fresque symbolisant l’espoir et l’avenir. Une bonne musique et un bruitage choisi vous tiennent accrochés au rythme des pas en faisant vibrer vos cœurs. Sentiments algériens, un autre texte de Ali ben attallah lu par le tout jeune Mohamed Mansour dans un français impeccable, prônant la paix, la fraternité et la tolérance. Pour l’atelier de dessin, la nouveauté c’est qu’on a eue droit à une projection de dessin animé. Les enfants et leurs maîtres ont osé aborder le film d’animation plutôt difficile et réservé. Les deux films, l’enfant de neige et l’éléphant méchant ont été une réussite, au point de vue technique d’animation modeste soit elle mais une réalisation sans faute. Une initiative vraiment à encourager.
Le théâtre, avec la célèbre pièce de Molière, le malade imaginaire les jeunes acteurs sur scène étaient à l’aise et nous ont bien fait apprécier cette belle pièce de théâtre. Pour l’atelier de musique, une projection vidéo nous a permis de prendre connaissance sur place au centre culturel ce que les enfants font et apprennent. Pour terminer la fête, le jeune étudiant Zeigham Sofiane chanta pour nous bent essahra de khéllifi Ahmed et le jeune Farid Jagham une chanson moderne de sa composition puis en trio hicham, sofiane et farid interprétèrent un air assimi suivi d’un autre kabyle. L’orchestre du studio Amar Bachiri était quant à lui à l’accompagnement de ces jeunes. ainsi on clôtura la fête. Il faut dire que cette fête a été menée de bout en bout sur scène que par les enfants en commençant par l’animateur et présentateur qui s’acquitta de sa tache comme il fallait.
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