Je ne trouve refuge que dans les recoins du passé
Auprès d’un père que la haine humaine l’a effacé
Tu fus pour moi une mélodie, un paysage attractif
Tu resteras à jamais le héros de ces contes émotifs
J’ai grandi, tel un arbre rongé par les vers, crevassé
Loin de ta tendresse et de tes sourires entrelacés
Après quarante ans je te vois, père, encore pensif
Sous ce palmier que ton absence l’a rendu maladif
Tout dans la maison me rappelle tes gémissements
Et parfois, quand tu es en colère, tes frémissements
Depuis, le jardin a épousé les couleurs de l’automne
Et les pigeons ont quitté ce lieu devenu monotone
Moi, seul, je remplis le vide dû à ton anéantissement
Je hume ta sueur et je m’enivre de tes amusements
Chaque nuit je suis tes pas qui font le tour de la zone
Resterai-je ainsi obsédé par ces visions qui tonnent ?
Sassoui Abbes