ADIEU ALI, la Faucheuse vient de te prendre en traitre, au moment oû la nature est en pleine renaissance. Le C.E.G. de Bou-saâda vient de perdre en toi un de ses anciens élèves,, le plus atypique, le plus doux mais aussi le plus ferme dans ses convictions.
ADIEU ALI, figue sympathique de Bou-saâda, tu connaissais tout le monde et tout le monde t'appréciait. Généreux, humain, tu cultivais les relations sociales avec respect, tolérance et une grande rectitude.
ADIEU ALI, tu fus pour moi un ami, un frère comme le furent BOUKHALAT Kouider, MERZOUGUI Mohamed, EL AIHAR Allel , et avec ton départ le cercle d'amis se rétrécit encore. A chaque départ ce sont les reccurrentes questions sur le sens de la vie, du destin... qui s'invitent à l'esprit. En l'absence de réponses, en dehors de celles que donne la foi, c'est vers les souvenirs que l'on se tourne pour maintenir l'illusion de la vie.
Oui, LAKEL, les moments que j'ai eu le privilège de passer en ta compagnie furent malheureusement peu nombreux, le destin - encore lui-, nous ayant conduits sur des chemins différents. Ce furent, d'abord, les années du collège qui virent les moments les plus marquants: je me souviens de nos échanges au sujet de nos profs: tu appréciais "BOU ALLA" Mr CHRISTEN, qui estimait toute la famille "LAKEL", une institution honorable à Bou-saâda. Je me souviens aussi d'une joute qui t'a opposé à un autre prof et je me souviens, surtout, de nos discussions avec MERZOUGUI , LOGRADA Yahia ...et de nos ballades, le jeudi, à travers la ville.
A l'indépendance, nos chemins se sont séparés. avec CHERIF AIissa tu as embrassé la carrière médicale à Alger alors que MERZOUGUI , BENHOUHOU et moi tentions de continuer nos études à DELLYS A partir de là, nos rencontres furent tributaires de nos congés mais elles furent toujours empreintes d'une grande complicité, de totale confiance et sérénité. J'ai eu le plaisir de te recevoir chez moi, à BLIDA oû tu dirigeais l'école para-médicale. Ce sont des moments inoubliables pour moi.
La dernière fois que je t'ai vu, Ali, fut à l'occasion de la venue de M. et Mme RULLIER, d'EVA et des SANTONI venues fêter leur anniversaire parmi nous. Je t'avais contacté pour t'en informer et te permettre de les voir mais, malheureusement, cela n'a pas pu se faire. Comme j'avais prolongé mon séjour à Bou-Saâda, j'ai passé passé avec toi une semaine
agréable et revivifiante car nous avions repris nos habitudes d'antan: rendez-vous réguliers au "café de la jeunesse" toujours grouillant de monde, évocations de nos années de collège et de nos camardes repartis vers leur destin, Pendant que nous discutions j'avais , par moments, l'impression que MERZOUGUi,qui habitait juste à côté, allait sortir pour venir se joindre à nous.
ADIEU ALI, je ne t'oublierai pas. Je suis triste à l'idée de ne plus te revoir lors de ma prochaine visite à Bou-Saâda. C'est sur ta tombe que je viendrai prier pour le repos de ton âme. Mes yeux se voilent. ADIEU ALI, ADIEU mon frère. ALLAH YARHAMEK§