Célébration de la journée mondiale de l'enfance
L’association Aissa Bisker pour la promotion de la culture de l’enfant a, comme de coutume, fêté cette année la journée mondiale de l’enfant. Elle a été surtout une occasion pour rendre hommage au grand maître d’école feu, El Bouti Mohamed. L’école de filles Ibn Khaldun (ex école du plateau) au fabuleux cadre architectural oasien eut le privilège d’accueillir l’édition de cette année laquelle fut rehaussée par la présence des autorités locales et des invités de marque. Mais avec une absence bien remarquée, celle de feu Mme Bensiradj Ahlem, l’ancienne directrice du centre culturel relevant de l’association, ce qui fit planer un nuage de tristesse sur l’assistance très nombreuse.
Le nouveau responsable du centre culturel, Noureddine Labadi avec les animateurs, des enseignants du centre, ont travaillé d’arrache pied pendant des semaines pour préparer le programme de ces festivités pour être fin prêt au rendez vous du vendredi 11 juin à 17 heures. L’absence de feu Ahlem Bensiradj, posait en quelque sorte un défi à la nouvelle équipe. Il fallait d’une certaine façon, honorer sa mémoire par la continuité de son œuvre à laquelle elle se consacra corps et âme.
Pour ne pas déroger à la règle, l’ouverture commença par la lecture de quelques versets du saint Coran psalmodiés par un jeune élève du centre culturel. A la fin de cette lecture toute l’assistance se leva pour écouter l’hymne national. Ce fut ensuite le tour du directeur de l’école Ibn Khaldun, Mr Ouali, de brosser un bref historique de l’établissement lequel dit-il ouvrit ses portes, pour la première fois, durant l’année scolaire 1935 -1936. A partir de cette date l’établissement fut déplacé de la rue de la république (ex Gaboriau) vers son emplacement actuel. Le directeur termina son intervention en souhaitant la bienvenue à l’association Aissa Bisker et à l’ensemble de l’assistance présente en grand nombre. Il fut suivi par Mr Djamel Bisker, président de l’association, qui fit l’allocation d’ouverture des festivités. Il rappela les objectifs et les réalisations de l’association qui se sont traduits par la mise en place du centre culturel. Il demanda une minute de silence en hommage à sa directrice Ahlem Bensiradj , ravie très tôt aux siens et à ses trois enfants. Ce fut un moment de recueillement et de grande émotion qui fut clôturé par la lecture d’un poème dédié par son époux. Beaucoup n’ont pas pu retenir leurs larmes essuyées discrètement.
La parole fut donnée ensuite à Mr Labadi Noureddine à qui échut le rôle, comme cela est devenu une tradition, de nous faire le portrait d’un des compagnons de feu Aissa Bisker, l’illustre et grand maître d’école, feu El Bouti Mohamed. Né à Bou-Saâda et admis à l’école normale de Bouzaréah qu’il fréquenta de 1932 à 1935. Sa première nomination fut à Sidi Aissa en 1935 ; il rejoint Bou-Saâda en 1938 pour ensuite terminer sa carrière à Alger. Il décéda en decembre 2003 à Bou-Saâda.
Après cet hommage appuyé, la partie spectacle fut brillamment ouverte par la chorale du centre culturel qui permit à l’assistance amusée et émerveillée de découvrir un grand artiste en herbe qui chanta avec un brio inégalé la chanson bada’na bismillah. Un talent fou révélé cette année au cours de la compétition inter wilaya de chorales et de chansons religieuses. A peine âgé de 13 ans, le jeune Serrai Belkacem épata tout le monde par sa voix chaude et mélodieuse réussissant à convaincre qu’il peut parfaitement rivaliser avec les maîtres en la matière. Acclamations et you you fusaient de partout pour saluer ce jeune prodige à la voix d’or. Cette belle prestation fut suivie par la chorale du centre qui entonna Les enfants de la terre une chanson interprétée avec une cohabitation de l’Arabe et du Français, vantant les mérites de la science et des valeurs morales. Elle interpréta ensuite chems el atfal retirée du répertoire de la grande diva orientale, en l’occurrence la grande vedette libanaise Fairouz. La promotion des langues étant l’un des objectifs du centre culturel, la chorale choisit de nous enchanter avec le titre « we don’t need no education » des Pink Floyd .
Ce fut ensuite au tour des élèves de l’atelier de théâtre de montrer leurs aptitudes avec le sketch au restaurant , un thème qui nous rappelle un texte que chacun de nous a appris à l’école primaire. Un restaurateur exigeant d’être payé pour la fumée qui se dégage de ses grillades, on devine la réponse. Avec comme objectif de sensibiliser à la protection du patrimoine commun la troupe interpréta une saynète intitulée « L’enfant, son environnement et ses droits ». Une mission que le centre de l’association tente d’inculquer à ses élèves par des travaux sur le terrain.
Retour encore une fois de la chorale avec la chanson prendre un enfant par la main. D’Yves Duteil Ce fut ensuite à l’atelier de musique de présenter ses virtuoses qui ont interprété des morceaux de musique classique du répertoire universel comme lettre à Elise de Mozart.
Alternant chants et pièces de théâtre, celui-ci fut à l’honneur avec la belle prestation des acteurs en herbe et super motivés de la comédie de Molière, les femmes savantes. Remarquablement interprétée, les jeunes filles étaient très à l’aise dans leurs rôles et ont montré une grande maîtrise de leurs rôles. Bravo ! Le public fut ravi. Le thème de l’environnement revint à travers l’interprétation d’un dialogue entre l’arbre et l’enfant. La petite fille, prisonnière de sa carcasse en forme d’arbre, tenait bien son rôle et donnait la réplique à un jeune enfant avide de connaissances auquel elle montrait l’intérêt de sa protection par les Hommes. La langue de Shakespeare eut aussi sa place dans cette fête. We are the world (nous sommes le monde, nous sommes les enfants du monde), une autre chanson superbement interprétée par la chorale.
Pour faire connaître les différentes activités du centre culturel, les élèves nous firent encore par la chanson, Atfal Aissa, une visite du centre et de ses ateliers de dessin, de peinture et musique en présentant leurs œuvres. Pour une dernière fois, le talentueux et artiste Serrai Belkacem, modeste et inspiré, revint nous gratifier d’un récital tiré du patrimoine national qui charma, encore une fois toute l’assistance qui l’applaudit longtemps pour l’encourager dans sa nouvelle voie. Un hommage appuyé fut rendu aux femmes combattantes, à travers la lecture par le jeune enfant Mohamed Mansour d’un poème dédié à toutes les Djamila,
Salma ya salama de Dalida clôtura le programme pour dire au revoir à l’assistance. Et prendre rendez vous pour l’année prochaine. Une collation regroupa les invités à l’intérieur de la grande salle où une exposition d’anciennes photos de classe collectionnées par Cherif Allel et retraçait le cheminement scolaire des bousaadis . On pouvait également y voir les portraits des regrettés Ahlem et El Bouti. Le chantre bou saadi de la chanson bédouine Abdelghafar abdelhafid saisit cette occasion pour nous faire entendre une poésie dédiée au regretté Aissa Bisker. Au même moment une projection vidéo d’un dessin animé, dans un coin de la salle, sur le thème de l’environnement montrait les possibilités techniques et artistiques chez les apprentis cinéastes de l’atelier de dessin du centre culturel sous la houlette du professeur et réalisateur Lebcir
Cette collation fut aussi une merveilleuse occasion de retrouvailles pour les très nombreuses mères et grands-mères qui ont fréquenté cette école en tant qu’élève ou enseignante dans une ambiance de convivialité et de joie qui se termina avec l’espoir de se retrouver l’année prochaine.