Grand, de forte corpulence (d'oû le surnom de "bou 3alla" qui se traduit pa " l'homme à la bedaine"), des yeux d'un bleu assez doux dans un visage sans barbe et sans moustache, assez poupon en fait - ce qui radoucissait sa massive silhouette - les joues teintées d'un rose assez léger dénotant une bonne santé, les cheveux toujours coupés très court, M. CHRISTEN était l'achétype de l'Alsacien de souche. La blouse blanche qu'il portait toujours en cours accentuait cette impression de netteté et d'ordre attachée à l'esprit alsacien pour ne pas dire germanique. Elle révélait en lui, l'amour du métier qu'il exercait avec droiture et dévouement. Plus tard, j'ai exercé pendant une vingtaine d'années en Alsace en tant que prof d'anglais et j'ai appris que "CHRISTEN" voulait simplement dire "chrétien" et que ce nom est très commun eb Alsace.
Il était l'une des personnalités les plus en vue à Bou-Saâda et pour cause! On le voyait parfois avec M. MOHAMMEDI, l'ancien maire de la ville ou avec le Dr Jean NICOLAI, le medecin de tous les Bou-Saâdis de ma génération ou encore avec tel ou tel responsable local. Il était impliqué dans le sport puiqu'il jouait dans l'ancien OBS, l'équipe de foot de la ville. Il s'était tellement intégré à la population qu'il avait appris des rudiments d'arabe. Cette empathie lui avait ouvert les coeurs des habitants
Sa voix forte rendait sa colère impressionnante. Je ne l'ai vu que rarement dans cet état: Dans la cour de l'école primaire en discussion orageuse avec Mme LANUSSE qui lui répondait de manière aussi véhémente et sans aucune gêne. A ce moment là je fus étonné qu'une subalterne puisse s'adresser ainsi à son supérieur. C'était un sacré caractère que cette Andrée comme jai pû l'appeler quelques années plus tard quand j'ai fait mon stage pratique d'intituteur chez elle, dans sa classe.